Ensilage d’herbe
Que penser des conservateurs?
Des conditions climatiques favorables et un silo réalisé selon les règles de l’art, permettent d’obtenir un fourrage de qualité bien appété, dont la conservation est d’excellente qualité. Lorsque ce n’est pas la cas, l’ajout d’un conservateur doit être envisagé. Pour que ce conservateur soit réellement efficace, il est important de bien le choisir en fonction de la matière ensilée et surtout de bien l’appliquer.
20% des ensilages de 1° coupe laissent à désirer
Le classement selon la qualité de conservation des résultats des nombreuses analyses d’ensilage d’herbe réalisés au cours des dernières années (tableau 1) permet de constater que:
• 78% présentent les qualités de conservation recherchées (excellente ou très bonne),
• 11% obtiennent une appréciation qualifiée de bonne, mais améliorable,
• la conservation des 11 % restant laisse nettement à désirer.
L’utilisation de conservateurs était à envisager pour 22 % des ensilages confectionnés, particulièrement pour les derniers 11 %.
Principe de l'ensilage
La conservation d'un ensilage repose sur une acidification rapide de l'ensemble du silo. Cette acidification résulte du développement des bactéries lactiques qui à partir des sucres disponibles, produisent notamment de l'acide lactique, très acidifiant.
Ces fermentations conservatrices seront favorisées par:
- l'absence d'air,
- une pré-acidification de la masse,
- la présence de sucres facilement fermentescibles: leur nourriture,
- la présence sur le fourrage ensilé d' un nombre élevé de ferments.
Les différents types de conservateurs
Le rappel du principe de la conservation par ensilage (voir encart) permet de mieux comprendre l’action des différents conservateurs rencontrés dans le commerce.
On peut les classer selon leur mode d’action:
1) Les acidifiants: acides minéraux, acides organiques et leurs sels dérivés.
2) Les bactériostatiques naturels, le préfanage et le sel, les bactériostatiques vrais.
3) Les produits sucrés (mélasses, vinasses ) et produits à base d’amidon (céréales).
4) Les agents conservateurs biologiques, ferments, enzymes,...
5) Les produits à actions combinées, rassemblant différents modes d’action.
Dans nos régions, la mélasse, apport de nourriture pour les ferments lactiques, a fait ses preuves et reste sans nul doute un conservant intéressant. Cependant, les quantités manipulées et les difficultés de manutention ont limité son emploi.
La bonne application du conservateur: essentiel
Son utilisation peut avoir deux objectifs:
• une aide à la bonne conservation de la masse ensilée. Dans ce cas, il est incorporé dans la masse.
• une aide à l’amélioration de la conservation des zones périphériques de l’ensilage, des bords et de la surface dont la qualité de conservation est généralement moindre. Dans ce cas il est épandu régulièrement sur les bords et en surface.
L’utilisation d’un conservateur est une aide, un atout supplémentaire dont vous pouvez disposer afin d’ augmenter les chances de réussite de l’ensilage réalisé. Au vu des conséquences d’une mauvaise conservation, son utilisation devrait être envisagée, surtout lors de conditions climatiques défavorables. Il convient cependant de rappeler qu’il faut avant tout respecter les règles essentielles pour la réalisation d’un bon ensilage.