J'économise 1.000 euros de concentrés par semaine

Selon lui, l'affouragement en frais à l’étable est un moyen efficace de transformer les protéines en lait car, l'ensilage est une source garantie de pertes. ‘Les pertes surviennent au champ et durant l'ensilage. Des éléments nutritifs sont également perdus durant la conservation. C'est pourquoi je nourris autant que possible avec de l'herbe fraîche. Avec un affourragement en frais à l’étable, j’apporte 30 grammes de protéines en plus par kilo de matière sèche dans la ration. "

Pour une planification optimale des prairies, Marcel a divisé ses parcelles en trois plateformes : 16 hectares pour le pâturage, 20 hectares pour l'affouragement à l'étable et 44 hectares pour l'ensilage hivernal. En fonction de la météo et de la période de végétation, il adapte la surface des plateformes : lorsque l'herbe pousse beaucoup, des parcelles sont déplacées vers la plateforme destinée à la fauche. Si l'herbe pousse peu c’est l’inverse, ou la ration est adaptée, par exemple en augmentant la proportion de maïs pour que l'herbe puisse pousser plus longtemps.

Tous les dix jours, le producteur laitier fait le tour des parcelles avec un herbomètre automatique. Il réalise chaque fois trente à quarante mesures. " Cela fonctionne très bien et est beaucoup plus précis que l’estimation visuelle ». Il encode les kilos de matière sèche estimés par parcelle dans le programme Feedwedge qui calcule le rendement attendu. Pour l'affouragement à l’étable, l'éleveur d'Overijssel compte 2.500 à 3.000 kg. " Tout l’art consiste à toujours donner de l'herbe de bonne qualité et d’une bonne longueur. Si elle est trop longue, les vaches la mangent plus mal. Vous pouvez le voir immédiatement dans la production. "

Marcel débute l’alimentation à l’étable fin mars/début avril avec une demi remorque d'herbe par jour. En été, cela passe à trois remorques par jour. Ensuite, il réduit progressivement la quantité pour en revenir à une demi remorque par jour à la fin du mois de novembre. " C'est un excellent système pour apporter beaucoup de matière sèche aux vaches ", explique-il. D'après son expérience, avec une herbe de qualité, les vaches mangent 1 à 2 kg de matière sèche en plus par jour qu'avec de l'ensilage. " Cela permet donc aussi de produire plus de lait sans concentrés supplémentaires. " Marcel a calculé que durant le printemps et l’été, il économise 1.000 euros de concentrés par semaine.

Bénéficier de cet avantage nécessite toutefois un travail supplémentaire tous les

jours. Marcel a un fils qui aime conduire le tracteur, donc le travail supplémentaire n'est pas un problème pour lui. " Nous suivons de près les prévisions météorologiques afin de pouvoir faucher quand il fait sec. Ce n'est pas si grave si l'herbe est mouillée. Mais en conditions humides, on laisse davantage de traces sur la prairie. L’utilisation du matériel génère des coûts mais cela se soustrait des frais d’entreprise agricole pour l’ensilage qu’il doit supporter. " Le grand avantage est l'économie de concentrés alimentaires.

- Divisez vos parcelles d'herbe en trois plateformes (pâturage, affouragement à l’étable, fauche).

- Commencez à faucher à temps au printemps afin de profiter des paliers de croissance.

- La hauteur idéal est de 7 cm.

- Faucher 2.500 à 3.000 kg de matière sèche.

- Faucher à temps avant que l’herbe n’épie.

- Ne jamais faucher plus de 3.500 kg de matière sèche pour l‘affouragement à l’étable.

- Implantez du trèfle blanc à vos prairies.

- Fertilisez plus souvent et en petites quantités.