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Déjeuner sur herbe avec Frank Barenbrug, le créatif de la semence

'Grâce à SOS, nous pouvons garantir un plus grand nombre d’heures de jeu', explique Frank Barenbrug, de la société semencière du même nom. SOS? 'Oui, Super Over Seeding', explique-t-il. Comme si c’était la réponse à la devinette. Afin de prouver l’efficacité de sa récente découverte, il nous emmène au stade Feyenoord à Rotterdam. Là, nous sommes attendus par Remy de Milde. A peine âgé de 30 ans, Remy est déjà le field-manager du Kuip, une lourde responsabilité. Par le passé, ce type de serviteur du terrain, au caractère grincheux était souvent le seul membre du personnel à avoir un emploi fixe au sein du club.

 

Remy, quant à lui, est jeune et dynamique. Il a suivi une formation de head greenkeeper dans un club de golf. S’il y a bien un spécialiste en herbe, si l’herbe n’a plus de secret pour quelqu’un, c’est sans aucun doute du greenkeeper dans le secteur du golf qu’il s’agit. 'Ma foi, avec ma compétence, entretenir un terrain de football ne pose pas problème. Il faut toutefois ne pas oublier que tout le stade, ainsi que les téléspectateurs ont le regard fixé sur le terrain. Le plus grand problème reste de réparer les dégâts dus aux glissades aussi rapidement que possible et de conserver le terrain vert et en bon état après l’hiver. Pour cela, nous avons à présent SOS'. Remy de Milde est très enthousiaste à propos de SOS. Grâce à SOS de Barenbrug, Feyenoord n’a pas été obligé d’installer un nouveau gazon dans le stade après l’hiver.

 

Feyenoord n’est pas le seul à être enthousiaste à propos de SOS, il en va de même pour le head greenkeeper du Old Course de St. Andrews, le sacro-saint terrain golf, le groundsman de Manchester City, la célèbre course Aintree durant laquelle les chevaux foulent le fameux Grand National et même le Lord’s, le terrain de cricket par excellence. Pourtant, s’il y a bien un endroit dans le monde où le niveau d’exigence en matière de gazon est extrêmement élevé, c’est bien l’Angleterre. Mais bon nombre de campings néerlandais, de domaines de renom, de terrains récréatifs pour tout un chacun, de nombreux parcs passent désormais également l’hiver sereinement.

 

Qu’y a-t-il donc de tellement particulier dans SOS? Sa conception a demandé quinze années d’expérimentation à Barenbrug. Cela a nécessité de multiples cycles de mises en culture et de mélanges réalisés sur les quinze milles parcelles d’essais de Barenbrug à Wolfheze. Dans les laboratoires de Barenbrug, 150 scientifiques vêtus de leur tablier blanc ont étudié quotidiennement les semences en germination et les plantules. Tout cela a débouché sur le nouveau mélange SOS. Il se développe à l’ombre, avec une faible luminosité et à basse température. Malgré ces conditions, il germe plus rapidement. Il en résulte qu’après quelques opérations de sursemis durant l’hiver, le gazon est à nouveau en parfait état en début de saison. 'Il germe à une vitesse folle. C’est la graminée la plus rapide du monde.'

 

Partout dans le monde, des hommes et des animaux marchent, courent, jouent, ou pâturent sur des gazons produits par les semences Barenbrug. Cela va du stade 'Le Nid d’oiseau' de Pékin où a eu lieu l’ouverture des Jeux Olympiques à Wimbledon.

Barenbrug est actuellement occupé à développer un gazon spécial pour le championnat du monde de football qui se tiendra en Afrique. Tout cela contribue de manière très saine et très esthétique à promouvoir l’image de marque des Pays-Bas.

 

Néanmoins, Frank Barenbrug est d’une très grande modestie, comme nous avons pu le constater lors du lunch au restaurant de Feyenoord. Alors, un repas à base d’herbe? 'Non, jusqu’à présent, nous n’avons pas encore produit de l’herbe comestible.' Du moins pas pour les humains. Mais pratiquement toutes les prairies sont ensemencées avec une de ses variétés «feedergrass». L’année dernière, Frank et Bastiaan, son frère, ont pris la succession de leur père, Bert, à la Direction de Barenbrug Royal qui dispose d’implantations partout dans le monde. Bert est le petit-fils de Josephus Theodorus Barenbrug qui a créé la société en 1904. Bert s’est à présent initié au golf. Dernièrement, il a participé à la Old Course à St Andrews où il a pu apprécier le gazon produit par ses propres semences.

 

Frank n’est pas un grand adepte de sports, du moins de sports sur herbe. Il pratique davantage la plongée, le ski et le tennis. 'Ce qui est fou, c’est que lors d’un match dans un stade de football, je suis plus attentif au gazon qu’aux joueurs. Autour de ma maison, je dispose aussi d’une jolie pelouse de quelques centaines de mètres carrés. Je la tonds moi-même avec une tondeuse à main. Cela donne le meilleur résultat.'

 

Aux Pays-Bas, la semence Barenbrug est présente dans pratiquement tous les jardins. Les semences sont vendues sous des marques comme Park, Pokon, Ecostyle, Intratuin, Gamma ou Praxis, toutes commercialisées par Barenbrug. Du gazon artificiel? 'Vous voulez dire du plastique? Non, on en est revenu, même dans le monde du football. Le hockey l’a même abandonné.'

 

Les jardins, les prairies et les terrains de sport, ne sont pas les seuls à tirer avantage de la semence Barenbrug. La firme produit aussi des mélanges spéciaux pour terrains d’aviation. A Schiphol, par exemple, où des terrains immenses sont disposés autour des pistes de décollage. 'Il s’agit de mélanges spéciaux de graminées à petites feuilles rustiques et à port dressé, de sorte que la vermine et les insectes éprouvent moins de plaisir à y séjourner. De cette manière, l’herbe attire moins les oiseaux.'

 

Quelles autres nouvelles semences de graminées Barenbrug est-il actuellement encore en train de concevoir? De l’herbe que l’on ne doit pas faucher? 'Cela nous l’avons déjà. Il s’agit de notre mélange low maintenance, une de nos innovations.' De l’herbe violette? De l’herbe rouge? 'Nous menons également des recherches au niveau des couleurs. Mais j’ai encore un rêve, celui de colorer en vert tout le Sahara.' 

 

Bron: pagina2, 03-09-2009, Het Financieele Dagblad

 

Sous-titre photo: Frank Barenbrug, Directeur-Barenbrug (à droite), avec son "fou de l’herbe", Jan van de Boom et Remy de Milde, le fieldmanager de Feyenoord (à gauche).